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Phil'Osons dans l'Hebdo Marseille!

ARTICLE DE SOPHIE CABITEN POUR L'HEBDO MARSEILLE:

SOCIETE Dans la mouvance des cafés philo, Marseille voit naître ses

premiers ateliers pour Platons en culotte courte, pour former les

esprits des citoyens de demain.

Phil’osons : petites expériences de la pensée

Des questions existentielles, elle en a des centaines, Rosalie. Sept

ans et demi, le carré blond, la barrette sur le côté, elle s’installe,

impatiente, à la droite de Valérie. Au programme ce samedi là, «

qu’est-ce que le beau ? » Une fable, quelques livres, il n’en faut pas

beaucoup pour lancer la discussion, philosophique, évidemment. « Je

choisis une histoire, une image comme points de départ, précise

Valérie Dufayet, la professeur de philo qui anime ces ateliers

Phil’osons chez Maupetit., et des perceptions on remonte

progressivement vers les idées. Je les guide, je reformule, mais ce

sont eux qui font naître la réflexion… » Gaspard, 5 ans, Gradiva, 6

ans, Loa, 11 ans, montrent ce qui pour eux est beau, tentent de dire

pourquoi. « C’est beau, parce que ça rend heureux ! », s’exclame

Gradiva. « Des fois c’est moche, mais c’est beau aussi, ajoute

Rosalie, comme quand ma petite cousine avait fait un grabouillage…

C’est abstrait, quoi ! » Experte, Valérie déstabilise leurs a priori,

les pousse à aller plus loin : « Tu as raison, parfois ce qui est

laid, on trouve ça beau. D’ailleurs, le beau est-il le même pour tout

le monde ? » Les réponses fusent, parfois déroutantes, souvent

pertinentes. Etonnantes, toujours. « Leur parole est très libre,

explique Valérie, ils ne sont pas encore formatés, contrairement à mes

élèves, qui à 17 ans, ont déjà une pensée normée, un peu figée. Ces

petits bouts, eux, affirment parfois tout et l’inverse, ils s’en

fichent ! C’est un vrai bol d’air ! »

Une respiration, l’écoute d’un extrait de Vivaldi. A cet âge, ni

méthode, ni dialectique. Juste un travail d’opinions, de comment

penser par soi-même et non pas comme les autres. Au passage, la

philosophe dépose, par touches, un peu de théorie. « Tu vois, Kant a

dit comme toi : quand quelque chose est si beau qu’on ne peut rien

imaginer de mieux, ça s’appelle le sublime. Mais c’est très difficile

de s’entendre sur le beau. Le beau n’est pas total… » Se méfier des

apparences, trouver beau ce que l’on aime, le groupe avance, à petits

pas. « Le bien et le mal, l’amour, la justice, ils découvrent tous les

sens des idées, cherchent ce qu’elles cachent, remarque Valérie. Moi,

ce que je veux, c’est qu’ils comprennent qu’il n’y a pas de mauvaise

question ! Qu’ils n’aient pas peur de se tromper, qu’ils osent prendre

la parole. Et, je l’espère, qu’ils sachent la conserver adultes, cette

belle liberté… » Une heure est passée. « Déjà ? », s’étonne Rosalie.

Déjà, oui. Le temps est relatif, n’est-ce pas ? A discuter, peut-être,

au prochain atelier.

Ateliers Phil’osons de Valérie Dufayet

atelierphilosons@gmail.com

06 69 35 21 53

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À propos
Valérie Dufayet

Professeur de Philosophie Organisatrice d'Ateliers de Philosophie pour enfants et adultes Consultation philosophique Formatrice pour Atelier Phil'Osons en Entreprises et Associations Animatrice de rencontres culturelles
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